Les formations utiles pour reprendre une exploitation
L’agriculture n’est plus le domaine réservé des enfants d’agriculteurs formés dans ce secteur. Depuis quelques années, les NIMA (personnes Non Issu du Milieu Agricole) sont en recherche active pour s’installer dans le milieu agricole.
Mais, l’installation est un long parcours… parfois semé d’embuches. D’autant plus si vous n’avez pas les compétences, l’expérience ou le diplôme requis.
En effet, aucune loi ne vous oblige à avoir une formation agricole, même si l’obtention d’un diplôme est fortement recommandée pour simplifier vos démarches futures.
Peu importe le mode de jouissance pour les terres agricoles (location, achat ou mise à disposition), ainsi que pour les diverses aides auxquelles vous pouvez prétendre, un niveau agricole minimum sera demandé.
Ainsi, la détention d’un diplôme agricole (niveau 4 minimum) peut être nécessaire pour la partie administrative de votre projet. C’est notamment le cas en Bretagne pour obtenir :
- L’autorisation d’exploiter au titre des Contrôles des Structures
- Réduire le risque de préemption SAFER
- Bénéficier des aides à l’installation en qualité de jeune agriculteur (la Dotation Jeune Agriculteur pour exemple)
- Exercer son droit de reprise de terres agricoles exploitées par un fermier
Devenir agriculteur ?! Choisir le parcours adéquat.
Avant de vouloir se former, petit rappel sur la définition d’un agriculteur ou d’une activité agricole en termes juridiques : « C’est une personne qui a la maîtrise et l’exploitation d’un cycle biologique végétal ou animal ».
Pour maîtriser pleinement son activité, il sera nécessaire de créer une entreprise, ce qui implique une première étape d’inscription auprès de la Chambre d’Agriculture de son département. Si l’activité atteint un certain seuil en termes de surface, de temps de travail ou de revenus, il faudra ensuite s’affilier à la Mutualité Sociale Agricole (MSA).
Bien qu’il soit possible de devenir agriculteur ou d’acquérir des terres sans diplôme agricole, ce parcours peut s’avérer plus difficile sur les plans administratif et financier. Le métier d’agriculteur requiert des compétences variées et spécialisées. Il est donc important d’évaluer si une formation agricole est nécessaire en fonction de votre projet.
1 – Identifier ses besoins et objectifs professionnels
Pour cibler le parcours professionnel le plus adapté à vos objectifs, il est crucial de commencer par évaluer vos compétences actuelles.
- Identifiez vos points forts et vos faiblesses dans les domaines agricoles.
- Analysez vos expériences passées, qu’elles soient professionnelles, académiques ou personnelles, afin de déterminer les compétences que vous maîtrisez déjà et celles que vous devez développer. En fonction de cette évaluation, vous pourrez choisir une formation qui comble vos lacunes et renforce vos atouts, vous rapprochant ainsi de vos objectifs professionnels.
Aujourd’hui, toute personne active peut entamer un bilan de compétences. Ils sont éligibles au compte personnel de formation.
2 – Se renseigner sur les métiers de l’agriculture
Se renseigner sur les métiers de l’agriculture est essentiel pour toute personne souhaitant entrer dans ce secteur. L’agriculture propose une large variété de carrières bien au-delà du rôle traditionnel de l’agriculteur, avec des métiers qui diffèrent selon les types de production, les technologies employées et les marchés ciblés.
Il est primordial de commencer par comprendre les différentes filières agricoles, comme l’élevage, les cultures céréalières, la viticulture ou encore l’agriculture biologique. Chaque filière demande des compétences spécifiques et offre des opportunités variées.
Il est également important de s’informer sur les évolutions technologiques et les pratiques modernes qui transforment le secteur. Des innovations telles que l’agriculture de précision, l’utilisation de drones et les systèmes de gestion intégrée des cultures rendent ce domaine de plus en plus technique, nécessitant ainsi une préparation appropriée.
Les aspects économiques et réglementaires sont aussi cruciaux à connaître. Informez-vous sur les subventions disponibles, les exigences légales et les conditions de marché. Comprendre ces éléments peut aider à planifier efficacement un projet agricole et à anticiper les obstacles potentiels.
Rencontrer des professionnels du secteur, visiter des exploitations agricoles et participer à des salons ou des conférences sont des moyens efficaces pour obtenir des informations de première main et établir des contacts précieux. Ces expériences permettent de mieux appréhender les réalités du métier et de s’inspirer de parcours réussis.
En somme, se renseigner sur les métiers de l’agriculture nécessite une exploration approfondie des différentes filières, des innovations technologiques, des aspects économiques et réglementaires, ainsi qu’un contact direct avec les professionnels du secteur. Cette démarche est indispensable pour prendre des décisions éclairées et réussir dans ce domaine.
Les formations agricoles
Identifier les différents niveaux de formations agricoles disponibles est essentiel pour quiconque souhaite se lancer ou progresser dans ce secteur. Elles sont variées et adaptées à divers profils, allant des débutants aux professionnels expérimentés cherchant à se spécialiser.
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Les formations agricoles initiales :
- CAP Agricole (Certificat d’Aptitude Professionnelle Agricole) : Ce diplôme de niveau V est accessible dès la sortie du collège et permet d’acquérir les compétences de base nécessaires pour travailler dans une exploitation agricole. Il propose plusieurs spécialités comme la production horticole, l’élevage ou la production végétale.
- Bac Pro Agricole (Baccalauréat Professionnel Agricole) : Accessible après la classe de troisième ou après un CAP, ce diplôme de niveau IV forme les élèves en trois ans. Les spécialités incluent la conduite et gestion d’une exploitation agricole, la production horticole et la viticulture.
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Les formations agricoles intermédiaires :
- BTSA (Brevet de Technicien Supérieur Agricole) : Ce diplôme de niveau III se prépare en deux ans après le baccalauréat. Il propose diverses spécialités telles que la gestion et protection de la nature, les analyses agricoles, biologiques et biotechnologiques, ou encore les productions animales et végétales.
- Licence Professionnelle Agricole : Accessible après un BTS ou un DUT, cette formation de niveau II se prépare en un an. Elle permet de se spécialiser davantage dans un domaine précis comme l’agroécologie, la gestion des exploitations agricoles ou le commerce des produits agricoles.
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Les formations agricoles supérieures :
- Ingénieur Agronome : Cette formation de niveau I est accessible après un concours post-prépa ou une admission parallèle après un BTS ou une licence. Elle dure généralement cinq ans et couvre des domaines variés comme l’agronomie, l’agroalimentaire, et l’environnement.
- Master en Sciences Agronomiques : Cette formation de niveau I, accessible après une licence, dure deux ans et permet de se spécialiser dans des domaines pointus comme l’agriculture durable, l’innovation en agriculture, ou les politiques agricoles.
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Les formations agricoles continues et spécialisées :
- Certificats et formations courtes : Destinées aux professionnels en activité, ces formations permettent d’acquérir des compétences spécifiques ou de se mettre à jour sur les nouvelles technologies et pratiques agricoles. Elles couvrent des sujets variés comme l’agriculture de précision, la gestion des sols, ou les normes environnementales.
- BPREA : (Brevet Professionnel Responsable d’Exploitation Agricole) est le diplôme le plus prisé par les personnes en reconversion professionnelle. Ce diplôme peut être obtenu en moins d’un an (10 mois) en formation intensive. Bien qu’il soit théoriquement prévu sur deux ans, les détenteurs d’un baccalauréat sont dispensés des matières générales, permettant de compléter la formation en moins d’un an.
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Apprentissages et stages dans le milieu agricole :
- Apprentissage : Les formations en apprentissage, disponibles à différents niveaux, allient formation théorique et pratique en entreprise. Elles sont particulièrement adaptées pour acquérir une expérience professionnelle tout en étudiant.
- Stages pratiques : Intégrés dans les cursus scolaires ou proposés par des organisations agricoles, les stages permettent de mettre en pratique les connaissances théoriques et de se familiariser avec le milieu professionnel.
En conclusion, les formations agricoles couvrent un large éventail de niveaux et de spécialités, répondant aux besoins des novices comme des professionnels souhaitant se perfectionner. Identifier la formation adaptée à son projet personnel et professionnel est une étape clé pour réussir dans le domaine de l’agriculture.
Les formations professionnelles agricoles
Ce sont uniquement celles répertoriées au Répertoire National des Certifications Professionnelles (RNCP), délivrant des diplômes, des titres ou des Certificats de Qualification Professionnelle (CQP).
Voici leur classification :
- Les titres qui ne confèrent pas la capacité professionnelle mais sont néanmoins utiles, comme les Certificats de spécialisation. Ceux-ci complètent une formation agricole générale en se concentrant sur des métiers spécifiques tels que la conduite de productions maraîchères, la production de plantes à parfum, l’apiculture, etc.
- Les Certifications de Qualification Professionnelle (CQP) délivrées par les branches professionnelles, disponibles dans des organismes publics ou privés. Ces certifications ne relèvent pas du Ministère de l’Agriculture. Pour vérifier la reconnaissance d’une formation agricole comme CQP, consultez le site de France Compétences.
- Certificats de spécialisation. Ils sont là pour compléter une formation agricole plus générale en vous formant à un métier particulier. Parmi ceux qui peuvent être pertinents pour vous on trouve :
CS – Conduite de productions maraîchères
CS – Conduite de la production de plantes à parfum, aromatiques et médicinales
CS – option Production cidricole
CS – Apiculture
CS – option Conduite de productions en agriculture biologique et commercialisation
CS – conduite d’un élevage bovin viande/lait
CS – Conduite d’un élevage ovin viande
CS – conduite d’un élevage caprin
CS – conduite d’un élevage porcin
CS – option Conduite d’un élevage avicole et commercialisation des produits
CS – option Transformation des produits carnés
CS – option Production, transformation et commercialisation des produits fermiers
CS – option Technicien spécialisé en transformation laitière
CS – option Tourisme vert, accueil et animation en milieu rural
Dans le cadre de votre projet d’installation, certaines formations peuvent être obligatoires, notamment les formations réglementaires comme le Certificat d’Aptitude à la Conduite en Sécurité (CACS), le Certiphyto et d’autres certificats spécifiques à l’élevage.
L’intérêt d’une formation certifiante réside dans sa reconnaissance par l’État, facilitant l’accès à des postes, à des aides et à un niveau de rémunération déterminé. Elle renforce également la confiance auprès des employeurs potentiels, des institutions financières et des investisseurs
Ludivine Pouliquen
Négociatrice Morbihan